Mondolkiri - Nord Est du Cambodge

Publié le par familledufs

20 au 28 Janvier 2012

Après 4 jours de « relâche » à Siem Reap, direction la région du Mondolkiri au Nord Est du Cambodge où nous rejoindrons enfin des collines et vallées.

Par contre, avant de rejoindre ce coin retiré, nous avons à entreprendre plus de 11 heures de trajet ! Nous voilà donc parti à 5H30 du matin pour ce long périple. Les paysages sont plats pendant plus des ¾ du trajet et sont très secs, nous sommes surpris par le peu de villages traversés et par les quelques maisons par endroit qui bordent la route de temps à autres. Les maisons sont pour la plupart sur pilotis servant en période sèche de protection contre le soleil en dessous de la maison, et en période humide de protection contre les inondations. Je pense aussi qu’il s’agit de protéger la demeure des rongeurs et des animaux plus dangereux tels que les serpents, les scorpions, etc.

La route s’élève enfin, les arbres sont de plus en plus nombreux, la fraicheur se fait légèrement sentir, les collines apparaissent : la contrée est un peu sauvage, c’est ce que nous voulions.

Nous arrivons enfin à Sen Monorom, Mondolkiri 3953village principal du Mondolkiri. Pendant l’attente du chauffeur pour nous amener au Lodge à plus de 3 kilomètres du village, je commence à me renseigner sur les éventuelles randonnées à effectuer dans la région. Nous rencontrons un guide local nommé Mony, qui nous propose un trek de 3 jours dans la jungle, à plus de 40 km d’ici ; à voir !

Le Lodge nommé Nature Lodge, a l’air charmant, des bungalows dans un pré, éparpillés de partout, avec une salle de restaurant sous les arbres, ambiance assez jeune. Nous vivons le présent sans penser à rien, c’est tranquille, presque trop à notre goût ; le futur nous donnera raison, nous n’y resterons que 2 jours, les prestations sont trop aléatoires.

Nous profiterons une journée pour se reposer, avec un drame qui a failli avoir lieu. Les chevaux sauvages du Lodge sur lesquels Lisa et Hugo devaient monter, arrivent enfin du pré. Lisa et moi s’en approchons, et soudain, un des chevaux bondit en avant pour donner un coup de sabot à Lisa. Celui-ci passe à seulement 2 cm de la tête de Lisa, elle n’aura qu’une petite égratignure à la lèvre lorsqu’il a levé ses pattes : plus de peur que de mal.

Nous prévoyons une journée entière pour une randonnée avec éléphants et cascades au programme. La journée est ponctuée de bonheur et désolation. Désolation car lorsque Séverine, Hugo et Lisa montent sur l’éléphant, après quelques minutes seulement, le cornac d’un autre éléphant tape sur la tête de celui-ci pour le faire avancer. Nous sommes choqués par la dureté du geste. Un couple de français sur cet éléphant ne supportant pas l’attitude du cornac, décide de descendre de celui-ci, et la fille rentre au Lodge. Nous resterons quelques minutes sans rien dire, abasourdis.

Bon, il ne faut pas non plus que cela gâche notre journée et le rêve des enfants, malgré qu’Hugo décide à son tour de ne plus monter sur l’éléphant. Nous arrivons à la cascade pour manger et s’y baigner. Un peu d’appréhension mais il faut que j’y aille car les autres le font : je me lance pour sauter de celle-ci à environ 4 ou 5 mètres de hauteur, je touche les pierres du fond, mais je remonte quand même ; c’est dangereux mais mon honneur devant mon fils est sauvé !

Le meilleur moment de la journée est sans contesteMondolkiri 3788 la baignade avec les éléphants. Ces derniers arrivent avec le cornac dans l’eau, plongent littéralement jusqu’à ne plus voir leur tête, c’est assez surprenant, ils n’ont pas du tout peur. Je veux accomplir mon rêve d’enfant : monter dessus pendant la baignade. L’éléphant parait énorme devant moi à moins d’un mètre. Je monte néanmoins dessus, c’est génial, c’est géant. J’invite Hugo à prendre place devant moi, et après quelques hésitations, il vient quand même. L’instant est magique, jusqu’à ce que le cornac décide de retourner au point d’arrivée à environ 10 minutes. Nous restons dessus malgré nous avec un peu d’appréhension au démarrage mais très rapidement, le rêve continue. Je suis avec mon fils sur le dos d’un éléphant (avec un cornac bien sûr), quel bonheur de vivre cela avec mon fils !

Le retour sera également un moment fort lorsque Hugo et moi seront, pendant quelques minutes, bloqués entre deux éléphants à quelques centimètres. Nous nous sentons vraiment tout petits, voir minuscule face à cette grosse masse imposante. Je pense naturellement au pire, écrasés entre deux éléphants, mais le meilleur restera, entourés entre ces derniers.

Après une autre journée de visite « cool » en voiture pour voir les plantations de café, de fruits, quelques paysages de collines et des cascades, les jours suivants feront l’objet de 3 jours de treks dans la jungle. Nous ne voulions pas d’un circuit touristique à quelques km du Lodge seulement, où la végétation est déboisée et les sites jonchés de déchets. Nous voulions un circuit où très peu de touristes se rendent. J’avais donc recontacté Mony, ancien guide expérimenté pour l’association « Action contre la faim », qui connait parfaitement les alentours. Très peu de guides n’osent s’aventurer avec les touristes dans ces coins car la responsabilité est importante pour leur job.

Au programme, est prévu le premier jour 3 heures de motobike pour atteindre le premier village pour y dormir. Il est situé à seulement 40 km de Sen Monorom mais quand on voit l’état des chemins pour s’y rendre, on comprend mieux pourquoi il faut 3 heures pour faire 40 km. Les chemins sont effectivement en terre poussiéreuses, et à l’approche d’une voiture ou d’un camion en sens inverse, notre tête se fonce de rouge, couleur de la terre. Les 3 motobikes sont chargés au maximum de provision pour les trois jours : une avec un chauffeur et Séverine, une autre avec Mony, Lisa et moi, et la dernière avec un chauffeur et Hugo. Nous passons dans des endroits chaotiques, des villages et des rivières qui arrivent pour certaines à la moitié de la motobike.

L’expérience est superbe Mondolkiri 3958mais le dos souffre après ces trois heures. Lisa a réussi néanmoins à s’endormir sur moi ! Arrivés au village, nous découvrons la modeste demeure et surtout le village assez pauvre dans l’ensemble. Les enfants du village sont effrayés, ils n’ont sûrement vu que très peu de touristes dans leur vie. Ce n’est pas veau, vache, cochon dans le village, mais coqs, poules, buffles, chiens, chats, cochons qui vivent au milieu du village. Joyeuse harmonie de tous ces animaux dans le village avec les enfants courant autour d’eux.

Malheureusement, les déchets dispersés dans le village rendra le coin un peu moins enthousiasment que ce nous pourrions penser.  C’est le problème du Cambodge, chacun jette sa bouteille vide, son sachet, sa pelure de fruit directement par terre sans se soucier de l’autre. Tout au long du périple, les guides laisseront leur déchet, leurs résidus dans les villages, dans la nature. Quel dommage mais malgré nos quelques propos devant les guides, ils reprennent leurs habitudes naturellement.

Nous entreprenons une marche pendant plus de 2 heures dans la forêt au grand regret des enfants. Il faut dire, pour leur défense, qu’il fait véritablement chaud en cette après-midi, nous avons soif, le soleil chauffe, il n’y a pas un brin de vent. Nous sommes heureux de revenir au village pour boire un peu d’eau. La soirée sera agréable au milieu du village, avec quelques habitants proche de nous pour nous observer. Le repas sera simple, un peu de soupe, de poulet et du riz dans une gamelle en plastique. Nous dormirons en haut d’une maison sur pilotis, avec 3 autres villageois dans la même pièce qui nous regarderont nous changer d’habits pour s’endormir !

La 2ème journée est la plus longue journée. Une heure de moto (8 km), puis 5 heures de marche dans la forêt et dans la jungle. La jungle est par moment oppressante, avec ses arbres de plus de 40 mètres et ses quelques lianes. Elle est également piquante car des arbres à épines et ronces nous guettent pour nous surprendre. Mondolkiri 4079Mais les enfants se prennent au jeu dans cette forêt luxuriante où nous traversons de temps à autres des rivières. Après plus de 4 heures de marche, les enfants demandent à être pris dans notre dos (guide et moi) et s’endorment très rapidement tellement la chaleur est difficile à supporter. Nous avons hâte d’arriver à la cascade promise si merveilleuse où nous devons dormir.

Seulement voilà, lorsque nous arrivons enfin, le site est terriblement jonché de déchets, des personnes la veille ont laissé le site dans un piteux état, la déception se lit sur nos visages. Très rapidement, le guide comprend, et avec ses amis, ils ramassent les déchets pour rendre le site plus agréable. La baignade peut enfin commencer, quel bonheur. Petit barbecue en soirée autour d’un feu proche de la cascade, hamac suspendu pour la nuit et tente avec moustiquaire pour Séverine et les enfants, nous sommes ravis d’être ici. Nous avons également hâte d’aller dormir après cette rude journée.

3ème et dernier jour, la journée parait moins fatigante et pourtant….nous commençons par une petite balade tranquille, enfin presque, car très rapidement, dans la jungle, un serpent nous frôle. Séverine est tétanisée, elle veut retourner au camp, j’essaie de la rassurer ; elle continuera mais avec une appréhension terrible jusqu’à ce que nous arrivions à la rivière où nous devons traverser celle-ci sur quasiment 20 mètres de large. Mondolkiri 4153Quelle rigolade, le courant est assez puissant par moment, nous montons sur des pierres et arbres couchés pour rejoindre l’autre rive, les guides portent les enfants et bondissent d’une pierre à l’autre. Les enfants sont ravis de cette escapade.

Après avoir profité de la dernière baignade et du dernier barbecue pour le déjeuner, il nous reste à effectuer 4 heures de motobike pour rejoindre notre nouvelle guest-house. Le trajet est super mais long. Le chauffeur de Séverine vient de lui expliquer qu’il faut qu’elle le tienne plus à la taille et qu’elle soit moins raide sur la motobike, autrement, il doit multiplier ses efforts pour ne pas tomber. Séverine exécute et trouvera un nouveau compagnon auquel elle s’accrochera à sa taille, tête sur son épaule, tout le long du restant du périple.

Malgré tout, le chauffeur de Séverine aura un souci avec son pneu avant, il lui faudra changer la chambre à air, ce qui augmentera le temps d’une heure. Nous arrivons à la nuit aux environs de 19H. Nous dinons rapidement chez Mony du bœuf en méchoui et nous les remercions pour ces 3 jours fabuleux, expérience inoubliable pour nous et les enfants qui étaient fatigués mais enchantés d’avoir goûté aux joies du trek.

Il nous reste deux jours pour se reposer dans une guesthouse au calme, nommée « Angkor Forest » et idéalement située à 3 km du centre ville, sans oublier de faire les devoirs à Hugo. Cette fois-ci, Hugo doit être fatigué car la concentration n’est pas au rendez-vous et les pleurs jaillissent régulièrement dès qu’il n’y arrive pas : quelle galère !

Pour terminer cet article, il ne faut pas s’attendre à des paysages extraordinaires au Mondolkiri, mais quel bonheur de retrouver un peu de collines. Les activités ne manquent pas mais on peut aussi tout simplement profiter de la quiétude de la région.   

 

Publié dans Cambodge

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P
Chevaux sauvages, serpents, éléphants, oté! na l'ambiance!!<br /> Je suis un peu perplexe quand même: que font les sangsues ?<br /> Je suggère que vous gardiez un éléphant à portée de main pour assurer une fuite, en cas d'urgence.<br /> Ici nous sommes dans une autre dimension: l'escargot... dans les embouteillages.<br /> Bonne continuation dans l'attente du prochain puits, ou similaire.<br /> Philippe.
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G
coucou la famille<br /> quel beau voyage, vous prenez pleins les yeux.<br /> Profitez au maxi.<br /> Je vous embrasse bien fort.<br /> Geneviève
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B
coucou me revoila. Je suis contente de vous retrouver.Que de chemins parcourue depuis 1 mois. Que de chose a voir. Profiter bien . Continuer a nous faire vivre votre aventure. Je vous embrasse tous<br /> les 4.A bientot.
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